Jérusalem, une ville internationale ?
L'arrivée du Hamas au pouvoir en
Palestine constitue à mes yeux une excellente chose. Pour commencer,
cela montre que la notion de démocratie n'est pas forcément liée au
christianisme ou, à défaut, à la laïcité. On a bien des gouvernements
pro-chrétien dans certaines démocraties, il me paraît complétement
légitime d'avoir des gouvernements pro-islam. Ou alors, c'est qu'on
n'est pas vraiment pour la démocratie.
La deuxième chose, c'est que
l'arrivée au pouvoir de ce groupe extrémiste va l'obliger à faire des
choix, que ce soit dans le dialogue avec les israéliens ou dans la
lutte armée. Et en l'absence de groupe médiatique encore plus
extrémiste que la Hamas, il y a tout à parier que si on arrive à des
discussions, à des visées communes, il ne risque pas d'y avoir des
troubles-fêtes.
La victoire du Hamas est avant tout une victoire de
la proximité politique. A force d'être présents au côté des
Palestiniens (contrairement au Fatah qui s'inscrit plutôt dans la plus
pure lignée des partis politiques occidentaux, c'est à dire une
hiérarchie coupée de sa base), le Hamas a donné un espoir au peuple
palestinien qui dépasse largement la simple revanche.
Peut-être
cette élection ouvrira la voix à une véritable paix, et qui sait,
Jérusalem, qui ne pourra bien sûr appartenir exclusivement à aucun des
deux peuples, sera peut-être un jour la première ville internationale,
en terme de gouvernance bien sûr. Une telle ville sainte, si elle ne
devient pas internationale, sera toujours l'objet de d'une convoitise
religieuse. Et avec un peu d'espoir, on peut imaginer que Jérusalem
pourrait devenir le symbole d'une réalité mondiale : les frontières
nous opposent, supprimons-les. Et je rêve effectivement que Jerusalem
devienne la capitale, le symbole de cette unité retrouvée, quand
l'économie ne cesse de nous monter les uns contre les autres.
La compétitivité n'est-elle pas finalement la munition de la guerre économique ?