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Blog polémique et provocateur des doléances du XXIe siècle
11 mai 2006

Le droit de choisir sa nationalité

A l'heure où l'absentionnisme bat des records, où le patriotisme prend une dimension quasi-nationaliste dans ce monde globalisé qui oppose les peuples à travers une guerre économique célébrée dans l'allégresse, qu'est devenue la nationalité ?

A mes yeux, un boulet. Il s'agit encore de l'une des rares choses qui ne soit pas vraiment libre. Si j'ai envie de ne plus être français, c'est mission quasi-impossible. Je vis dans un pays où la politique (entendre nationale : les politiques locaux n'ont généralement pas les mêmes aspirations) est devenue soit un gagne-pain pour fonctionnaire carriéristes, soit un passe-temps pour industriels grandiloquents. Je ne me reconnais vraiment dans aucun parti, et si j'ai effectivement parfois des affinités, je n'adhère tout simplement pas avec le "tout ou rien" propres aux partis politiques. Je n'ai jamais pris ma carte où que ce soit, bien que l'idée m'ait titillée, parceque le concept de parti me semble lui-même issu d'un autre temps.

Du coup, pour la présidentielles 2007, même si je ne suis pas de ceux qui foutent tout le monde dans le même sac, l'idée de voter pour une personne qui ne partage pas ma conception de la politique me laisse un goût amer. Quelle chance y a-t-il vraiment à être français à l'heure actuelle ? Etant jeune, je dois bien considérer que l'avenir que nous propose nos aînés, et particulièrement nos politiques, ne m'enthousiasme pas : pas de projet fédérant la population sur le long terme, pas de changement institutionnels, pas d'anticipation (décroissance par exemple) et des retraites toujours plus élevées à payer en étant obligé de gueuler dans la rue pour se faire entendre avec un risque réel de voir pour la première fois de l'humanité les retraités avoir plus de poids démocratique que la population active ...

Aux Etats-Unis, on constate que les Etats édictent de plus en plus leur loi en fonction de leur électorat. Ainsi, tel Etat va autoriser la cannabis à usage térapeuthique, tel autre va interdire l'avortement, tel autre va se battre pour les droits homosexuels ... En Europe, ces différences législatives sont déjà là depuis longtemps et elles sont même beaucoup plus exacerbées. Dans un monde où la population active supportera un poids des retraites énormes en comparaison de leur poids démocratique, qui pourra empêcher les travailleurs de choisir leur pays en fonction de ses spécificités sociales, économiques, éthiques ou culturelles ? Ce phénoméne existe déjà, mais il reste confiné à la sphére économique. On part pour trouver du boulot (voir les jeunes français au Royaume-Uni ou en Irlande). Mais à terme, pourquoi ne pas partir pour une législation, un projet de vie ou une conception de la démocratie ? D'autant que chaque départ augmente finalement un peu plus le poids des retraites ...

On pourrait finalement aboutir à une surenchère des pays eux-mêmes pour garder leur population active. Ou on importerait massivement des travailleurs immigrés qui eux n'auraient pas le droit de vote, favorisant ainsi ceux qui ont le plus de poids économique, c'est à dire la population inactive (hypothèse envisageable : entre le vieillissement de la population, le papy-boom et le ralentissement de la natalité depuis 40 ans).
C'est déjà le cas ? Continuez, il n'y a rien à voir ...

Eh oui, car seule la nationalité permet de s'exprimer lors des suffrages les plus significatifs. Si je vis aux Etats-Unis, je n'ai pas le droit de voter pour la présidentielle, et un espagnol n'aura pas le droit de voter en France en 2007 ... Et ainsi, dans un monde globalisé où il faudra être mobile pour gagner sa croûte, on musèle la démocratie.

Il est bien sûr difficile d'imaginer un monde où l'on pourrait choisir sa nationalité. Mais aprés tout, si j'achète un terrain, il m'appartient, et je ne vois pas pourquoi je ne pourrai revendiquer une quelconque souverraineté sur ma propriété. D'un point de vue légal, ce serait une horreur : imaginez que je décide par exemple de déclarer ma propriété territoire mexicain, comment concilier par exemple le droit français qui s'applique hors de chez moi et la future dépénalisation des drogues (cannabis, héroïne, cocaïne) ?

En fait, pas tant que ça : on autorise déjà en France des travailleurs à être payés selon les conventions de leur pays d'origine, et non du pays-hôte. Depuis quand les entreprises auraient-elles plus de libertés que les hommes eux-mêmes ?

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Commentaires
J
bien vuuuuuuuuu
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